Davidson Kyle

Histoire

"Annie, Annie regarde moi !"

Il la serra contre lui. Sa sœur pleurait. Ses larmes coulaient le long du tee-shirt blanc de son frère comme des rivières qui ne sauraient être stoppées. Les mains de Kyle faisaient pression sur ses oreilles pour empêcher les démons des parents de venir pervertir la gamine. Son regard bleu portait en son sein des élans de colères et de rages qu'il tentait de stopper. C'était comme ça tout les soirs, comme si une malédiction avait frappée la petite famille. Depuis que leur père avait reçu le coup de marteau du licenciement, les deux enfants avaient le droit à cette mascarade tout les soirs. Mais l'adolescent s'en fichait. Il avait déjà été heurté par le tampon du malheur et avait déjà compris que le vent de dehors portait la méchanceté et le sadisme de la race humaine. Mais sa Annie était encore innocente. Elle était l'ange qui avait éclairé sa vie. Ses ailes étaient encore blanches et c'était à l'homme en orange de veiller à ce qu'elles le restent le plus longtemps possible. Mais cette fois, c'était la fois de trop. Il avait décidé de sortir la lame de la vengeance et de combattre ses parents à grands coups de rage. Mais pour cela, il devait faire dormir la fille des nuages aux cheveux jaunes qu'était sa sœur.

Le fidèle destrier de Kyle, son mp3, fut plus utile que jamais pour cacher les hurlements et les bruits de coups de poings contre les murs. Quand les yeux d'Annie se fermèrent pour se rouvrir qu'au lever du soleil qui l'avait amené ici, le jeune homme descendit des escaliers. Ses pas portaient toutes les peines du monde. Ses bottes en cuir fracassaient le bois des escaliers délabrés, menaçant de les transpercer comme la lance du roi de Sparte à transpercé la joue du dieu des Perces. Il arriva dans le salon et fut accueilli par le corps de sa mère heurtant le sol sous la violence de l'alcool et de l'impuissance de son père à faire face à ses problèmes. Il voulut se prouver qu'il était courageux en s'attaquant à son fils maintenant que sa femme ne pouvait plus se défendre. Kyle reçut quelques châtaignes pas encore mûres contre le visage. Son sang vint tâcher le sol pour marquer le territoire du malheur. Son père ne se sentait plus après avoir gagné face à sa famille. Mais l'adolescent se releva à nouveau. La droite de plus vieux fusa comme la balle d'un pistolet. Le kevlar qu'était la paume du jeune homme la bloqua d'un coup sec. Et même si la douleur se rependit comme la peste de son poignet jusqu'à son épaule, Le fusil à pompe qu'était son bras droit frappa directement sur le visage victorieux de son père.

"T'as pas le droit de la frapper parce que TU as perdu la maison ! T'as pas le droit putain !"

Et des coups de pieds aussi puissant qu'une avalanche s'acharnèrent sur l'abdomen du chef de la famille.


"Mec, regarde ta gueule !"
"Ouais, là ça devient grave Kyle"
"J'vous ai pas sonné. Vas-y, passe moi une clope."

Kyle reçut sa maladie à dix euros, sortit son briquet et alluma ce poison avec une flamme qui puait la haine. La fumée qui monta de sa gorge semblait porter aux vents tout le malheur de jeune homme, comme s'il voulait le faire s'envoler pour que sa vie ressemble finalement à une vie normale. Il était assis sur le toit de l'école. Il faisait une nuit plus noire que les plus sombres ténèbres. Ses jambes pendaient dans le vide, non effrayées par sa potentielle chute. Kevin et Kylian étaient avec lui pour soutenir son corps endoloris par la douleur. La team des "K" comme ils se faisaient appeler avait l'habitude de traîner partout comme des fantômes perdus après que la lune ait volé la place du soleil. Mais ils n'avaient jamais ressentis quelque chose de semblable à ce que leur cœur avait lorsqu'ils se retrouvaient sur ce toit pour fumer et boire jusqu'à ce que leur vu se brouille et que la mémoire s'enfuit devant cet intrus. Une envie soudaine poussa l'adolescent à se lever et à mettre les pieds sur les rebords. Sa bière à la main, il avait le sourire aux lèvres même si celui-ci venait faire plisser douloureusement la crevasse ensanglantée qui se trouvait au coin de son œil.

"Qu'est-ce que tu branle ? Descends de là !"
"Les gars ! Je dois vous dire que je suis heureux de vous avoir connu ! On a passé de si bon moment ensemble ! Mais le meilleur, c'est celui-ci ! C'est cette impression de liberté qu'on ressent quand on est perché là-dessus ! Cette sensation qui nous hurle de sauter, qui nous assure qu'on sait voler."
"Tu sais pas voler du con, à moins que t'as des ailes qui ont poussées dans ton cul la nuit dernière."

Il se rassit et les trois garçons rirent en cœur. Le lendemain, Kyle devra déménager, Kevin se fera expulsé du pays et Kylian restera dans cette ville seul. Mais jamais ces embûches n'arriveront à faire tomber la barrière qu'ont dressés leurs souvenirs et leur amitié.


"Kyle....Kyle réveille toi merde ! "
"Kevin...? Qu'est-ce que tu fous ici, dans ma chambre ?"
"T'as vu la gueule du patlin ? Je sais que ta maison est merdique, mais pas à ce point."

Kyle se souleva lentement, son corps hurlant à son esprit et à sa raison de rester sur le sol. La douleur parcourra ses muscles bien plus vite qu'une voiture de course. La lumière agressa ses yeux avec la violence d'un coup de couteau. Si la nuit s'était passer aussi calmement qu'ils l'avaient prédis...Mais alors que les trois jeunes hommes étaient tombés dans les pommes à cause de l'alcool, les voilà, se réveillant avec l'anneau épineux que ceux qui boivent connaissent bien autour du crâne et dans un endroit inconnu. Kylian aussi était avec eux. Il avait l'air plus affecté par la gueule de bois. Avant que les jeunes gens se rendent compte qu'ils avaient été kidnappé, ils avaient fait l'inventaire ce qu'il restait dans leurs poches. Notre jeune homme possédait son couteau de poche et son briquet. Le pote qui l'avait sortit des bras de Morphée avait les clopes et une lampe torche. Le troisième de la bande n'avait que son téléphone portable. Il tenta plusieurs fois de contacter ses parents comme si ce geste lui assurerait bien être, mais rien ne marcha. Ils durent patienter quelques heures qui leurs parurent des mois pour avoir la réponse à leur question.

Les lumières de la salles s'allumèrent avec toute la violence qu'on retrouve dans les matchs de boxe. Les trois garçons furent éblouis, les trois garçons crurent que leurs yeux s'enflammaient. Mais quand le don de vision leur fut rendu, ils purent découvrir un homme. Il était habillé tout en noir et son visage était masqué avec une horreur insoutenable par un masque de chirurgien. Il leur expliqua, tandis que la peur et la frayeur montait aux gorges des jeunes gens, qu'ils avaient été kidnappé. Kevin explosa de rage, voulut transformer le visage de son ravisseur en plat de pattes au ketchup, mais une lame aussi longue qu'un bras l'en dissuada bien vite. La voix de l'homme parlant de leur situation venaient percer le cœur des adolescents d'une pointe empoisonnée de peur et de frayeur. Il aurait pu entendre leur organe battre, il aurait pu danser sur leur rythme. Kevin, son corps tremblant, faisait un bon appât. Le cran d'arrêt de Kyle sonna aux oreilles de l'homme. Mais il ne se rendit compte de la contre-attaque que lorsque la perfide lame du couteau s'enfonça dans sa cotte. Le ravisseur hurla de douleur. Mais le fouet que fut son bras droit fit voler le jeune orangé sur le sol. Alors qu'il était de dos, un éclair le frappa.

Juste au-dessus de ses fesses, une lame entra dans sa peau comme dans du beurre. Il en hurla. Mais le plus douloureux était le chemin que prenait la lame alors que sa marche montait lentement le long de sa colonne vertébrale. Mais elle n'était pas enfoncée profondément grâce à Kylian qui tentait de lui faire retirer la lame. Kyle put donc se retourner. Le métal affiné par la rage coupa la peau jusqu'à la hanche où elle se retira. Mais l'homme lui replanta le couteau dans l'abdomen. Il en hurla à nouveau, son cri déchirant les cieux comme les lumières vacillante de la salle. Ses mains se refermèrent sur la lame qui tentaient de remonter. Il la retira d'un coup sec. A l'aide de son ami, il la tourna vers son ravisseur. Et alors que Kylian ne cherchait qu'à l'impressionner, notre adolescent poussa d'un coup remplit de violence, de rage et d'un autre sentiment encore plus noir la lame en plein cœur.

"Putain mec !"
"J..Je suis désolé...C...Ca m'a rappelé...Mon père."


"T'as eu du bol mon con. Si on avait pas été là, t'aurais pas eu la légitime défense."
"M...Merci les gars."
"Maintenant repose toi, tu vas avoir une jolie cicatrice."

Kevin sortit de la salle en riant. Aujourd'hui, il rentrait dans son pays. Kyle soupira. Il perdait un ami, et lui allait bientôt partir à son tour, une fois qu'il sera sur pied. La famille de son pote vint lui passer le bonjour avant de prendre la route pour l'Espagne. Il en fut surprit. Mais il dû revenir sur terre à cause du coude de son ami qui cognait contre le sien.

"Hey, tu devineras pas quoi ? Y'a Lucie qui est venu te voir. J'te jure, une vraie bombe ! T'as du bol mon gars. Bon, j'te laisse avec ton nouveau rencard !"
"Qu...Attends KyliaAh !"

Une vive douleur le prit au niveau de la hanche gauche. Il ne devait pas faire des mouvements inconsidérés, ça allait ouvrir sa blessure comme Moïse à ouvert la mer en deux. Mais quand sa tête se décida à affronter l'air pour se relever, un visage d'ange lui apparut. Lucie était là, et elle tenait une lettre dans ses mains. Elle n'eut le temps que de lui dire bonjour avant qu'il empoigne sa veste que ses amis avaient amenée à ses côtés et qu'il se cache dans sa capuche, ne laissant dépasser que son nez et ses yeux.

"Tiens...J'ai trouvé ça dans ta boite aux lettres avant qu'ils ne vendent ta maison...Tu as travaillé en tant que jardinier pour mon père pour tenter de rembourser les dettes de ton père...Il est mort hier. Il a toujours adoré ce que tu as fais à son jardin. Maintenant que tu as vingt deux ans, tu vas pouvoir travailler. Acceptes l'offre. J'espère que tu t'y plaira."
"Lucie je..."
"Je sais Kyle..."

Ses lèvres furent si douces, si merveilleuses que Kyle ne put apprécier ce moment tellement la surprise d'un tel cadeau chamboula son coeur. La jeune femme brisa le baiser. Elle laissa une caresse aussi fine que le vent et aussi précieuse qu'un diamant pour y déposer discrètement la lettre en question. Elle disparut dans le couloir comme le mirage qu'elle avait été. Quand à la lettre, on sait tous ce qu'il y avait dedans.
FICHE CRÉÉE PAR REIRA DE LIBRE GRAPH'